
Il avait promis juin. Pas un grand discours, non. Juste une phrase, glissée en mars, dans un salon feutré : « La France prendra ses responsabilités ». Cela suffisait. Les journalistes avaient noté. Les diplomates avaient hoché la tête. On s’était dit que cette fois, peut-être, ce serait différent. Juin serait le mois de la reconnaissance. L’État palestinien, enfin admis, au moins symboliquement, par la France.
Mais juin passa. Et rien. Pas un mot. Pas un communiqué. Seulement ce silence, plus froid que le renoncement. Le président, lui, parlait d’autres choses : compétitivité, intelligence artificielle, Jeux Olympiques. Il gérait. Gouverner, disait-il, c’était prévoir. Mais pour les Palestiniens, il n’y eut ni prévoyance ni courage.
Un homme, à Gaza, bricolait ce qu’il pouvait, quelques planches, une bâche, une réserve d’eau, pour que sa famille tienne encore debout, comme un droit qu’on refuse d’effacer.
Un adolescent, à Ramallah, feuilletait son passeport palestinien, se demandant ce qu’il valait dans un monde où son pays n’était qu’une note de bas de page. Et à Paris, un jeune journaliste relisait les promesses du chef de l’État, tentant de comprendre à quel moment la parole s’était vidée de sens.
La France, patrie des droits de l’homme, se contentait d’attendre. Elle disait : Ce n’est pas le bon moment.
Elle murmurait : Il faut préserver les équilibres.
Elle ajoutait : « Une reconnaissance unilatérale serait contre-productive. »
Et pendant ce temps, le peuple palestinien disparaissait lentement, méthodiquement. Un effacement en silence, loin des caméras. Mais partout, des consciences s’obstinaient.
À Gennevilliers comme ailleurs, des associations continuaient d’agir. Elles manifestaient, organisaient des rassemblements, projetaient des films, ouvraient des espaces de débat. Elles s’organisaient pour comprendre ce qui se passe, et refusaient l’oubli. Elles rappelaient que la Palestine ne se réduit pas à un dossier diplomatique, mais qu’elle est un peuple, des visages, une mémoire.
Alors la question ne fut plus, quand la France reconnaîtra-t-elle l’État palestinien ?
Mais combien de temps encore faudra-t-il attendre qu’un peuple soit exterminé pour le reconnaître ?
Car dans le silence du président, il y avait une réponse.
Et dans cette réponse, il y avait un choix…
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