Nasser Lajili

Bienvenue sur mon blog personnel ! Ce blog est un espace où je partage mon point de vue sur l’actualité, les sujets de société, et les thèmes qui rythment notre quotidien. Ici, je donne libre cours à mes réflexions, mes ressentis et mes analyses, toujours dans une optique d’échanger et de dialoguer avec vous. Que ce soit pour explorer des faits marquants, aborder des questions essentielles ou simplement réfléchir ensemble, je vous invite à plonger dans mes articles et à partager vos propres perspectives. Ce blog, c’est avant tout un lieu de rencontre entre idées et opinions. Merci de me lire, et n’hésitez pas à participer à cette aventure en laissant vos commentaires et vos impressions !

Les hanouts de mon enfance en Tunisie

Quand j’étais enfant, mes étés en Tunisie étaient toujours rythmés par les visites aux petits hanouts du village. Ces modestes échoppes, toutes proches les unes des autres, ont bercé mon enfance. Je me souviens encore du plaisir que je ressentais lorsque mes parents me donnaient de petites pièces qui, à l’époque, ne valaient presque rien mais qui suffisaient pourtant à remplir mon sachet de bonbons. Je repartais ensuite en courant dans le hoch, pressé de retrouver mes grands-parents pour leur montrer mes trésors sucrés.

Ces étés, à mes yeux, étaient les plus belles vacances que je pouvais imaginer. Mon père m’envoyait souvent faire de petites courses dans ces commerces de proximité, chaque boutique ayant sa propre personnalité. Les propriétaires connaissaient parfaitement leur clientèle : on discutait, on s’inquiétait de la santé des uns et des autres, on racontait les dernières nouvelles du village. Il y régnait une chaleur et une convivialité que l’on ne retrouvait nulle part ailleurs.
Au fil du temps, pourtant, le paysage a changé. Désormais, où que l’on aille en Tunisie, on voit pousser des enseignes internationales comme Carrefour Market. Elles semblent grignoter peu à peu ces précieux petits commerces de quartier et de village, qui ferment chaque année davantage. Ainsi, disparaissent non seulement des boutiques, mais aussi tout un art de vivre, fondé sur la proximité et l’entraide.
Je me souviens, par exemple, de la confiance qui régnait entre les marchands et les habitants. Beaucoup de familles modestes achetaient à crédit, sans intérêt : un geste solidaire qui leur permettait de joindre les deux bouts. Certes, la dette était un poids pour elles, un stress quotidien, mais au moins elles savaient qu’elles pouvaient manger à leur faim et que le commerçant croyait en leur capacité à le rembourser, tôt ou tard.

Aujourd’hui, je lance un appel à tous ceux qui voyagent dans les petits villages en tunisie ou ailleurs: prenez un instant pour demander au commerçant de sortir son cahier de crédits. Régler une dette à la place de quelqu’un, c’est lever un énorme fardeau pour une famille. Parfois, 20, 30 ou 50 euros convertis en dinars suffisent à apporter un vrai soulagement, une bouffée d’air frais à des personnes qui n’en peuvent plus de voir s’accumuler les factures.
Nous devrions toujours garder en tête l’importance de la solidarité, particulièrement dans les pays qui traversent des crises économiques. Et si nous voulons préserver ce qui reste de ces petits commerces ces hanouts qui ont illuminé mon enfance il faut continuer à acheter chez eux, leur faire confiance, et surtout leur montrer que leur présence nous est précieuse. À chaque fois que nous poussons la porte d’un de ces magasins de quartier ou village, nous participons à la survie d’une tradition, d’un esprit d’entraide et de convivialité unique.

Ainsi, les souvenirs de mes étés passés à courir entre les étals de bonbons et de fruits frais ne se réduiront pas à de simples photographies. Ils perdureront, grâce à nous tous, dans chaque regard échangé, dans chaque geste solidaire et dans chaque achat qui soutient ces petits commerces. C’est aussi cela, l’héritage que je veux transmettre : un coin de paradis où l’on se sent chez soi, et où la chaleur humaine prime sur tout le reste.

Tunisie #village #quartier

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