En 2025, comment peut-on encore regarder des enfants mourir de faim, des familles entières effacées sous les bombes, des civils privés d’eau, de soins, de dignité sans réagir ?

Le monde observe. Il sait. Et il se tait.
Officiellement, la guerre à #Gaza viserait le Hamas. Mais comment expliquer les violences quotidiennes en Cisjordanie, où ce mouvement n’existe pas ? Ce n’est pas un combat contre une organisation armée. C’est une politique d’oppression, prolongée, systématique, qui vise un peuple tout entier. Cela fait plus de 75 ans que ce conflit ronge la région. Il ne commence pas le 7 octobre. Il s’aggrave chaque jour, porté par des dirigeants qui alimentent la haine.

Il faut aussi rappeler une vérité dérangeante : le #Hamas n’est pas né du hasard. Il a été, dans les années 2000 et 2010, toléré et même indirectement encouragé par les gouvernements israéliens successifs, notamment sous Benyamin #Netanyahou, afin de diviser le camp palestinien et affaiblir l’Autorité Palestinienne. Cette stratégie cynique a contribué à produire l’horreur que nous voyons aujourd’hui. Ceux qui ont misé sur le chaos récoltent le chaos.

À Gaza, les civils sont doublement otages : otages d’une guerre menée avec une violence disproportionnée, et otages des calculs politiques d’un gouvernement d’extrême droite, sans vision, sans horizon de paix. Et il y a aussi, bien sûr, les otages israéliens toujours en captivité dont la libération semble instrumentalisée plus qu’elle n’est véritablement recherchée.
Et que dire de cette communauté internationale, spectatrice de l’inacceptable ? De ces grandes puissances qui prêchent les droits de l’homme, mais restent immobiles ? De ces pays arabes qui se contentent de communiqués pendant que les #Palestiniens sont écrasés ?

Et la #France, où est-elle ? Ce pays qui avait su autrefois tenir une ligne diplomatique courageuse, indépendante, parfois même à contre-courant des grandes puissances, reste aujourd’hui silencieux. Le président Emmanuel #Macron n’est pas à la hauteur de ce que représente réellement la France. Ce silence est une abdication morale, un renoncement à l’idée que la voix de la France pouvait encore porter celle des peuples sans voix.

Mais il faut aussi avoir le courage de regarder la vérité en face du côté palestinien : le président Mahmoud #Abbas n’est plus légitime. Son mandat est échu depuis longtemps, son autorité est affaiblie, sa parole ne représente plus une large partie du peuple palestinien. Nous faisons face à une crise politique sans précédent en #Palestine, avec une génération politique vieillissante, incapable de porter l’espoir, la dignité et la souveraineté d’un peuple en souffrance. Le renouvellement du leadership palestinien est indispensable pour reconstruire une voix unie, crédible, et tournée vers l’avenir.

L’indifférence est une trahison. Le silence est complice.
La paix n’a jamais été simple à atteindre. Mais elle devient hors de portée quand le pouvoir est confisqué par ceux qui vivent du conflit.

Nasser Lajili