
Malgré des promesses maintes fois réitérées par les présidents successifs, notamment Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron, la situation des sans-abri en France ne cesse de se détériorer. Les déclarations ambitieuses, comme celle d’Emmanuel Macron en 2017 affirmant qu’il ne voulait « plus personne dans les rues, dans les bois » d’ici la fin de l’année, résonnent aujourd’hui comme des paroles creuses. Ces engagements non tenus traduisent un mépris manifeste pour une crise sociale de plus en plus criante.
Les chiffres sont édifiants et révoltants. Selon la Fondation Abbé Pierre, le nombre de sans-abri a plus que doublé en dix ans, atteignant environ 330 000 personnes en 2023. Parmi elles, de nombreuses familles avec enfants subissent quotidiennement l’humiliation d’une vie dans la rue, abandonnées par un gouvernement défaillant. Ces individus, souvent invisibles aux yeux de ceux qui nous gouvernent, ne devraient pas être traités comme des citoyens de seconde zone, encore moins comme des « moins que rien ». Ce traitement indigne est une tache sur la conscience collective de notre pays.
Un point fondamental à rappeler : un pauvre n’a ni origine, ni race, ni religion. Un pauvre, c’est un pauvre, un être humain avant tout, et il doit être aidé comme tous les autres pauvres, sans distinction ni discrimination. L’humanité d’une société se mesure à la manière dont elle traite les plus démunis. Nous ne devons jamais oublier que ces personnes en détresse sont d’abord et avant tout des hommes, des femmes et des enfants, avec des droits et une dignité inaliénables.
Alors que le gouvernement consacre près de 3 milliards d’euros chaque année à la lutte contre le sans-abrisme, les résultats sont alarmants : non seulement cette somme est insuffisante, mais elle semble également mal allouée. Où va cet argent, si les chiffres ne cessent d’augmenter chaque année ? Comment tolérer qu’en 2024, dans l’une des plus grandes puissances économiques mondiales, tant de personnes soient laissées à leur sort ?
Face à l’incurie du gouvernement, ce sont les associations et les bénévoles qui, avec une abnégation admirable, pallient l’inaction des autorités. Il est important de souligner que ces bénévoles, pour la plupart, ne disposent eux-mêmes que de modestes ressources. Ce sont des gens ordinaires, souvent issus des classes populaires, qui trouvent néanmoins la force, le temps et l’énergie pour aider des personnes encore plus démunies qu’eux. Par leur générosité et leur solidarité, ils donnent une leçon d’humanité là où le gouvernement échoue à remplir son devoir.
La question du sans-abrisme n’est pas une fatalité ; elle est le symptôme d’un choix politique délibéré, celui de ne pas prioriser les plus vulnérables. Il est urgent d’agir avec fermeté et détermination pour enrayer cette honte nationale. Le gouvernement doit cesser de détourner le regard et enfin traiter cette crise comme une priorité absolue. Il en va non seulement de la dignité des sans-abri, mais aussi de celle de notre nation tout entière.

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