
Entre la déception et la colère, il y a peu de place pour l’espoir. En 2012, j’avais opté au deuxième tour pour le choix contre Nicolas Sarkozy. Je pensais en toute prudence qu’un président socialiste aurait à cœur de contenter les classes populaires et de refaire vivre le pays en meilleure harmonie, en bâtissant notamment une unité nationale avec plus de respect pour la population sur un socle de justice sociale.
Le parti socialiste a alors obtenu la majorité à l’Assemblée nationale, au Sénat, dans les régions, et les communes, et tout cela n’a servi qu’à trahir la gauche et le peuple, avec Manuel Valls, Premier ministre, et déjà un certain Manuel aux aguets. Le parti socialiste nous a infligé une déception au goût nauséabond de la trahison. Le parti socialiste a trahi l’électorat de gauche en se couchant devant la finance qu’il était censé combattre. Il le paie par l’agonie dans les urnes.
Aujourd’hui, nous nous retrouvons avec un Président au service des riches, qui mène une politique qui pressurise les classes moyennes et les pauvres. Le pays connait près de dix millions de personnes qui survivent sous le seuil de pauvreté, une jeunesse de plus en plus précaire et miséreuse. Pour aggraver le bilan, l’errance sociale libérale, de cette pseudo gauche, a conduit l’extrême-droite aux portes du pouvoir.
Elle bout au fond de mes entrailles de militant cette colère démocratique. J’avais l’espoir de voir Jean-Luc Melenchon présent au deuxième tour. Il a fait une campagne populaire, il a parlé au peuple, son éloquence et sa verve ont la vertu de parler simplement des choses les plus complexes. Il est le seul à faire de la sincérité un argument politique. Je dois avouer qu’il m’inspire, le programme de l’avenir en commun, je le trouve complet, bien chiffré, et des plus bénéfiques pour notre pays. C’est un crève-cœur de penser qu’il n’a manqué que 400 000 voix, pour que le miracle ne se réalise.
Macron a conduit une politique de division, il a jeté les gens les uns contre les autres, et nous nous retrouvons au deuxième tour avec la droite extrême, lepéniste, raciste, fasciste. Cette extrême droite porte tous les dangers que j’ai toujours combattus et que je combattrai toujours.
Maintenant, l’heure est au rassemblement de toute cette gauche qui doit refonder sa politique autour de l’union populaire. Si Marine Le Pen est élue dimanche prochain, c’est une extrême violence qui va s’abattre sur notre pays. Il ne faut pas sous-estimer les graves conséquences du choc que produirait une telle arrivée à la tête du pays.
Voilà pourquoi, ce dimanche, la mort dans l’âme, j’irai voter Emmanuel Macron, pour faire barrage à Marine Le Pen. Je vous invite, avec gravité, à le faire aussi. Nous devons prendre notre responsabilité, ne jouons pas avec le feu de la haine et la sédition.
Ensuite, il faudra se mobiliser pour les législatives du mois de juin, pour imposer au nouveau Président une cohabitation avec un gouvernement d’union populaire pour un avenir en commun.
Je compte sur vous, pour le bien de tous.
Nasser LAJILI

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