
Hier soir, en voiture ; je passe dans le quartier des Agnettes, Jack London, l’immeuble où habitait Dahmane. J’ai eu un flash, nos souvenirs sont ce que la mémoire en fait. Deux ans que tu es parti, emporté dans la force de l’âge par ce mal incurable, redoutable et foudroyant.
Un bon vivant qui aimait taquiner, le sens de la vanne, drôle et toujours bienveillant. J’ai vu resurgir cette silhouette élégante, une allure citadine, ce sourire malicieux empreint d’une discrète gaité. Ce regard légèrement incliné qui scrutait votre présence sans jamais vous gêner. Cette parole pondérée portée au timbre d’une voix articulée dans la profondeur d’une gorge déployée.
Je suis resté un long moment perdu dans mes pensées, au milieu d’un fouillis d’anecdotes passées. Ces conversations houleuses qui finissaient souvent dans les éclats de rire, la gravité soudaine d’un sujet sérieux sur lequel nous n’étions pas d’accord, tu aimais provoquer et j’aimais tenir fermement mes positions.
Hier, dans ma voiture, mes souvenirs m’ont submergé, alors que je pensais à toi, quelques larmes ont pris leur envol, elles ont échappé à ma lucidité pour te rendre hommage et dire le vide que tu as laissé.
Paix a ton âme Dahmane, mon frère, sache que tu es au milieu des êtres chers, dans mes prières, bien à l’abris dans l’écrin de notre amitié.

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