Le 15 juin 2001, mon père nous a quittés. Vingt années se sont écoulées et pourtant son souvenir est intact. J’avais 19 ans, ce vendredi, j’ai goûté les affres de la perte d’un être cher. Bien entendu, j’avais appris de mes parents les nobles convenances, notre tristesse est à l’abri de l’hystérie. Nous accompagnons nos défunts, dans le calme et la sérénité vers la demeure ultime.
Mon père était un homme cultivé, il s’est consacré à l’éducation de ses enfants avec la passion de ces êtres raisonnés, chez qui toute chose a une place qu’il convient de respecter. Il avait le goût de la vie, il était de ces gens qui vivent chaque instant avec gourmandise, souvent il disait : « les enfants ! la vie est belle pour celui qui sait l’apprécier ».
Son influence, sur nous ses enfants, a laissé une empreinte indélébile. Cette influence m’a poussé dans mon engagement associatif et plus tard elle a inspiré mon action politique. En pensant à mon père, j’aurais honte d’être égoïste et j’essaie de tenir la dignité de cette éducation qu’avec ma mère il m’a donnée. Il ne m’appartient pas de faire l’éloge d’un père, mais je suis devenu père et ainsi je veux en père rendre hommage à mon père.
J’aimerais dire à mes enfants : qui était leur grand-père. Il fut un homme ordinaire, un passant de la vie, un chantre de la culture, un époux aimant. Je pense à ma mère qui, alors que je perdais mon père, perdait son compagnon, son confident, celui qui fut auprès d’elle le père de ses enfants.
Rien dans la vie n’est plus tendre que l’amour d’un père d’une mère pour leur enfant et rien n’est mieux à rendre que l’amour d’un enfant pour ses parents.


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