Dans certaines traditions monothéistes, il est fait référence à une Jérusalem céleste, appelée aussi la nouvelle Jérusalem. Selon la Bible : « son éclat ressemble à celui d’une pierre très précieuse, d’une pierre de jaspe transparente comme du cristal ». Elle est pour chacun d’entre nous le symbole du jardin d’Eden ou haut lieu spirituel auquel aspirent ceux qui se reconnaissent une âme.

Mais lorsqu’on remet les pieds sur terre et qu’on se met en route sur le chemin de l’aventure, elle est cette ville tiraillée, disputée, symbole du combat de tout un peuple qui aspire à la souveraineté nationale. Mais, j’aimerais en parler comme un voyageur qui raconterait une belle rencontre, une expérience humaine en laquelle le lieu exhale toute sa charge historique et où tout d’un coup, l’histoire fait une pause. Cette ville vous happe, vous saisit au cœur et d’un geste chargé de poussière elle vous propulse dans les entrailles du temps.

Marchez dans ces murs ! Croisez ces jeunes soldats armés jusqu’aux dents, le visage tendu ! Ils vous interdisent l’oubli de ce conflit inextricable. Les ruelles sont animées, elles portent les stigmates de l’orient colonisé. Je suis au milieu des Palestiniens, chrétiens ou musulmans, la vie tourbillonne dans l’antre d’une architecture sublime au regard pudique d’une époque lointaine. La religion est présente, elle récite ses refrains et chante la gloire d’un Dieu unique.

Son histoire se contente d’être un récit, une simple succession de mots, un brin de laine sans fin, filé au rouet de l’histoire, un acte de fragilité fait d’une fixation éternelle. Je suis confiné pour une durée déterminée, je pense à ce peuple prisonnier depuis si longtemps, qu’il s’est arrêté de compter. Je sens, à cet instant, mon être, dans toute sa pesanteur, amarré à un passé que ma mémoire ignorait. Chacun de mes quatre voyages m’a vu revenir transformé. Je pense à Jérusalem, peut-être pour y retourner avec ma petite famille.

Conter le passé aurait pour vertu, de nous donner goût au présent !