
La campagne démarre et chaque équipe commence à annoncer la couleur. Certains vont camoufler leur néo-libéralisme derrière la stratégie de la liste citoyenne et d’autres qui reprennent leurs idées, prétendront être encore de gauche. Pour ceux qui rétorqueront que le fossé entre la droite et la gauche a été comblé, je répondrais qu’il ne suffit pas d’une campagne présidentielle, pour effacer l’histoire des idées politiques d’une nation.
C’est pourquoi le plus important est l’ensemble des thèmes qui vont être discutés. La vie politique est faite de réflexion. La campagne électorale est le moment de faire aboutir sa réflexion en la soumettant à l’épreuve du débat. De la confrontation des idées émerge une volonté d’action, de construction d’un programme qui permet d’aller à la rencontre des citoyens pour faire de ce projet l’expression des aspirations des habitants de Gennevilliers. Ces exigences exprimées sont le moteur de toute action politique légitime.
On peut déjà avancer le thème de la police municipale. Pour ma part, quoique je ne sois pas favorable à l’instauration d’une police municipale, je comprends qu’on puisse se poser la question et en discuter. Je suis intiment persuadé qu’il est incivil de vendre l’idée que la police municipale serait un outil efficace contre la délinquance et un argument sécuritaire probant.
Nous avons suffisamment de recul, d’études et il suffit de déambuler dans certaines villes qui en sont dotées, pour savoir que c’est un leurre. Nous savons tous que la lutte contre la délinquance et la criminalité se joue avant tout dans l’éducation préventive et devant une justice réactive. Le territoire d’une commune doit rester sous la protection de la police nationale ou de la gendarmerie, garantes pour la nation de la sécurité intérieure du pays. Je pose à ceux qui veulent à tout prix une milice municipale, les questions suivantes :
Cette police municipale doit-elle être armée et si oui de quel arsenal va-t-elle disposer ?
De quel effectif devra-t-elle être constituée ?
Quels vont être les rapports de cette police avec les habitants de la ville ?
Sera-t-elle le levier d’une stratégie de « gentrification » de certains quartiers, comme c’est le cas dans certaines villes ? Si oui, lesquels ?
Que vaut aujourd’hui la formation de ces policiers municipaux, lorsqu’on voit les difficultés rencontrées par la police nationale et la grande détresse qui frappe un grand nombre de policiers parmi lesquels certains ont choisi de mettre fin à leurs jours ?
Quelles seront, à terme, les relations entre police nationale et municipale ?
La police municipale, n’est-elle pas une avancée néo-libérale vers la création de polices privées, chargées de délester l’État de sa fonction régalienne de sécurité intérieure ?
Lorsqu’on voit l’utilisation de la violence policière qui est faite aujourd’hui par le pouvoir central parisien, contre les populations en colère, les affaires de bavures policières, j’ai du mal à envisager qu’il faille y ajouter celle d’agents mal formés et dont on sait qu’à terme, ils seront armés jusqu’aux dents.
Les problèmes de sécurité sont une calamité sur de nombreux territoires et la facilité peut encourager certains politiques à prendre des raccourcis, pour vendre la solution miracle, d’une police municipale. Je pense qu’il faudra soumettre la question à tous les habitants, et c’est eux qui choisiront en dernier ressort. Le débat est le levain de la démocratie et il est une forme des plus abouties de l’éducation civique.
Nous vous invitons à venir en discuter avec les habitants de notre ville. Contactez-nous par mail :
Contactez-nous par mail : nasserlajili.gennevilliers@gmail.com et nous vous communiquerons le calendrier de nos réunions publiques.

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