
Dans mes souvenirs, je retrouve ces moments partagés avec mon père. Il m’a toujours recommandé le respect pour mes aînés. Il me disait : celui qui t’a devancé d’une nuit, il t’a devancé d’une expérience. Mes plus beaux souvenirs sont ceux dans lesquels je me vois assis face à lui, je l’écoutais plein d’admiration et aujourd’hui encore, alors qu’il nous a quittés, je m’abreuve de son affection et de sa bienveillance. Nos parents sont l’abri qui a protégé notre enfance et couvert notre faiblesse de cet amour subtil en lequel la pudeur prenait les proportions du dévouement. Mon père me répétait : personne dans le monde ne te veut plus de bien que ta mère. Mais rien n’est plus présent dans ma mémoire, que cette inquiétude par laquelle ils entouraient notre existence. Elle me paraissait souvent excessive, elle les rongeait parce qu’ils avaient peur pour nous. Qu’il est doux ce sentiment glorieux d’être un héritier aimé, inscrit dans une patiente continuité, un enracinement délicat qui dépose chaque jour la légitime présence de notre destinée. Je regarde mon fils et je suis ému, je ressens tout le poids de ma responsabilité. Je suis plein d’appréhension à m’asseoir sur le tabouret de la paternité. Je le regarde grandir et je suis impatient de dire à mon enfant toute la sagesse de ses grands-parents.
#Gennevilliers

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