
L’homme n’est pas une bête, il n’appartient pas au royaume des animaux. Le règne animal est régi par des règles auxquelles l’homme ne serait être soumis. Dans ce monde animal, le lion mange la gazelle et si le sage dissuade le lion de manger la gazelle, il sauve la gazelle, mais il condamne le lion à mourir de faim.
L’homme s’est arrogé un droit sur les animaux, il ne doit pas oublier que la jouissance d’un droit est toujours soumise à un devoir. L’homme a conscience de lui-même, il délimite le champ propre de sa dignité. Cette dignité lui impose dans sa relation à l’animal le devoir de respecter le monde des vivants. Il ne peut en aucune façon traiter l’animal comme un objet ou pire comme un jouet ou au comble de l’horreur comme un défouloir.
Les Romains jetaient dans une arène des êtres humains et ils les obligeaient à s’entre-tuer pour le bon plaisir de la plèbe. Ses hommes étaient les intermittents d’un spectacle funèbre, on leur a donné le titre de gladiateur. La cruauté d’un tel spectacle fut justifiée par toute une civilisation dont la nôtre a hérité à plus d’un titre. Cette même civilisation a jeté aux lions des humains, dans la même arène, sous les cris de la même plèbe : « – Les bêtes ! Qu’on lâche les bêtes ! Les impies aux bêtes ! »
Aujourd’hui, un taureau est jeté dans l’arène face à un homme au costume coloré, cet homme va torturer lentement l’animal pour le plaisir de la plèbe et puis il lui porte l’estocade, il le frappe d’une épée et la foule galvanisée se gargarise du sang de l’animal qui s’effondre majestueux, sous les acclamations de la mort. On peut déguiser la cruauté sous les artifices les plus festifs, elle n’en reste pas moins insupportable.
Depuis la nuit des temps, l’animal a toujours été une source infinie de bienfaits pour l’homme. Si nous donnions la parole à ce taureau comme dans une fable, il s’exclamerait avant de sombrer :
« – et si j’eusse eu pour maître un serpent, eût-il su jamais pousser si loin l’ingratitude ? Adieu, j’ai dit ce que je pense. »
#Corrida
#Gennevilliers

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