
« Nulle part, celles et ceux qui se réclament (réclamaient) du communisme, n’ont su répondre aux enjeux de notre époque. En France, notre déclin électoral s’affirme sur ces 20 dernières années, les rares remontées ressemblent aux rebonds d’un ballon qui finit toujours par rouler sur le sol. » Ce constat est fait par le maire communiste actuel de Gennevilliers, dans une note adressée à la Présidence du CN du PCF. Depuis 1934, date à laquelle Jean Grandel, jeune postier communiste, devient maire de Gennevilliers, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.
Selon le sociologue Eric Marlière, maître de conférences à Lille III : « Grâce aux entreprises installées sur son territoire, la commune est très riche, ce qui lui permet d’entretenir une clientèle de classe populaire… »
L’équipe patricienne a su entretenir l’électorat du PC local en ménageant une clique d’abonnés, une petite classe moyenne qui tire bien des avantages en gravitant autour du pouvoir local. Cette clique tient sous son influence un certain nombre de seconds couteaux qui se contentent d’un petit boulot, de subventions municipales ou autres avantages comme un logement social ou une facilité pour installer un petit commerce.
Même si le maire communiste s’en désespère, jusqu’ici, l’abstention était son allié objectif, car même si les partisans votent et que les habitants qui n’ont pas la nationalité française sont spectateurs, la population mécontente ne se tait plus. Il n’est donc pas garanti que le PC reste en place. Voilà pourquoi, le premier défi, c’est de combattre la négligence civique et de convaincre ceux qui ne se rendent pas aux urnes de venir voter.
Seul le vote de tous les habitants peut préserver notre ville d’un nouveau mandat d’une minorité qui tient lieu de majorité que par l’arithmétique de la démission populaire et le hold-up démocratique de la victoire par défaut. Les chiffres sont éloquents, ils sont élus avec 6 250 voix sur 20 748 inscrits sachant que 10 062 citoyens inscrits sur la liste électorale se sont abstenus de voter et que l’on a comptabilisé 512 votes blancs ou nuls.
Cette façon de faire de la politique est obsolète et c’est pourquoi nous devons créer les outils démocratiques qui permettent au peuple de contrôler les élus une fois qu’ils sont en place. Il faut notamment aménager une parole plus importante à l’opposition municipale qui ne doit plus être considérée comme négligeable.
Le pouvoir sur une trop longue durée éloigne les apparatchiks de la réalité quotidienne. Il engendre un communautarisme de classe organisé autour d’intérêts purement économiques. Il vient un temps où cette coterie ne supporte plus la pression populaire ni le contact du peuple. Elle fait alors sécession.
Il est bon pour les notables de quitter le pouvoir et de venir goûter aux enseignements salvateurs de l’utile travail d’opposition municipale. Il ne s’agit pas d’une révolution culturelle, mais simplement d’un pragmatisme démocratique.
L’humain d’abord ne doit pas être qu’un slogan !
#Gennevilliers

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