
Un homme vit une couleuvre :
Ah ! Méchante dit-il, je m’en faire une œuvre agréable à tout l’univers.
Tout le monde connaît cette fable de La Fontaine et bien, j’ai vécu cette expérience de prendre un serpent dans mes mains et miracle, je n’ai pas découvert le symbole des ingrats, mais plutôt un animal à sang froid, un bel animal aux chaudes couleurs de l’été. La nature est faite de beauté frappée des mythes des anciens, car depuis toujours l’animal accompagne l’homme dans son histoire. Ce serpent des blés, c’est avec une certaine appréhension et même une trouille bien dissimulée que je l’ai approché. Claire qui s’occupe du reptile depuis des années me l’a présenté. Elle m’a permis de faire sa connaissance. Ainsi, j’ai surmonté tous les préjugés sur l’animal rampant. Les Chinois disent que l’expérience ne retrace, hélas que le chemin parcouru. Et bien hier, j’ai fait l’expérience d’une rencontre d’un autre type. J’ai redécouvert que lorsque nous faisons l’effort, d’aller vers l’autre, fût-il l’horrible serpent, de lui accorder notre attention, de le regarder comme il se présente à nous, alors se produit ce miracle de la rencontre. Bien que je voue une détestation et une révulsion à toute son espèce, un serpent aux couleurs des blés a gagné mon estime, car j’ai trouvé la force et le temps pour le connaître autrement, qu’à travers les médisances que répandent les semeurs de séditions. Ceux-là pensent que l’autre, l’inconnu aux couleurs du soleil ne mérite qu’un seul sort, celui de notre haine. La haine est le masque que prend la peur face à l’inconnu. Notre main qui peut frapper au visage caresse avec tendresse toutes les sortes de pelages. La Fontaine dit qu’il fait parler les animaux pour instruire les hommes, je puis dire que même silencieux, ils ont beaucoup à nous apprendre. Oui, bonnes gens ! Il existe au moins un serpent très, mais alors très sympa.

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