Nasser Lajili

Bienvenue sur mon blog personnel ! Ce blog est un espace où je partage mon point de vue sur l’actualité, les sujets de société, et les thèmes qui rythment notre quotidien. Ici, je donne libre cours à mes réflexions, mes ressentis et mes analyses, toujours dans une optique d’échanger et de dialoguer avec vous. Que ce soit pour explorer des faits marquants, aborder des questions essentielles ou simplement réfléchir ensemble, je vous invite à plonger dans mes articles et à partager vos propres perspectives. Ce blog, c’est avant tout un lieu de rencontre entre idées et opinions. Merci de me lire, et n’hésitez pas à participer à cette aventure en laissant vos commentaires et vos impressions !

Je vous ai compris !

La démagogie est l’une des nombreuses maladies qui frappent le discours politique en période de campagne électorale. Après la campagne, ce même discours devient amnésique et souvent il se défend de pouvoir se réaliser face à la réalité. J’entends ici la démagogie comme la recherche de la faveur du peuple pour obtenir ses suffrages et le dominer. Elle opère par le fait de flatter une collectivité ou plus particulièrement un auditoire en vue de capter son attention et d’obtenir son adhésion.
Le discours démagogique, lorsqu’il est subtil et bien préparé, construit sa crédibilité sur ce qu’il est convenu d’appeler de « bonnes mauvaises idées. » Il s’agit d’épisodes du discours dont la principale vocation est de donner à l’orateur une posture afin de fabriquer l’illusion de ses bonnes intentions.
L’orateur sait qu’il raconte des balivernes, qu’il ne pourra pas mettre en œuvre ce qu’il promet ou que ce qu’il propose ne pourra jamais être opérant si ce n’est, dans le meilleur des cas, que d’une façon très superficielle, mais il s’auto suggère la conviction et la ferveur pour effacer toute trace de son imposture. On appelle ce processus : un effet d’annonce.
Comme le dit Corneille, les exemples vivants sont d’un autre pouvoir, je vous propose donc un exemple de « fausse bonne idée » pour bien comprendre ce processus fallacieux. En période de pré campagne ou de campagne électorale, ceux qui sont aux affaires et ceux qui espèrent les remplacer vont promettre de la gratuité.
La gratuité a au moins trois acceptions. La première est le caractère de ce qui est fait ou donné, de ce dont on peut profiter sans contrepartie pécuniaire. C’est le sens que lui donnent les grands promoteurs du traitement social par l’impôt ou la dette. Il s’agit de donner d’une main et de reprendre de l’autre. Nous savons tous que la facture existe et que quelqu’un va la payer. Mais nos prédicateurs locaux se gardent bien de dire les véritables sources du financement de la gratuité.
Le deuxième sens de la gratuité est le caractère de ce qui ne repose sur rien, de ce qui n’est pas fondé, justifié, par exemple la gratuité d’une hypothèse. Il s’agit ici de la nature de la promesse politique qui n’engage que ceux qui la reçoivent. On propose la gratuité d’un service dont on sait par exemple que le dispositif du quotient familial l’a déjà instituée pour les ménages les plus démunis. Il s’agit donc de faire un cadeau à ceux qui ont les moyens de payer.
La gratuité est souvent un cadeau camouflé fait aux plus riches. Un de ses effets pervers est de créer une incitation chez ceux qui n’en ont pas exprimé le besoin. Si la cantine est gratuite, je vais y laisser mon enfant, alors qu’il goûtait au plaisir de manger à la maison, car j’en ai la possibilité. Ce n’est pas bien grave, sauf si cela ce produit au détriment d’une famille qui n’aurait pas d’autre choix. Souvent, la gratuité fait croître la demande et raréfie l’offre, lorsqu’elle n’en dégrade pas la qualité.
Le troisième sens de la gratuité est le caractère de ce qui est fait sans but déterminé, de ce qui constitue une fin en soi ; caractère de ce qui ne sert à rien. Par exemple la gratuité de l’art pour l’art. Le démagogue s’engage toujours sur un bien qui ne lui appartient pas. Il s’agit de promettre à tous ses clients, ses réseaux, une part du gâteau que constitue le budget dont le peuple lui confie la gestion.
La gratuité est donc une illusion pour faire croire à l’électeur naïf que les politiciens lui font des cadeaux. Ce que ces politiciens omettent de dirent, c’est que l’électeur comme tous les citoyens est le propriétaire de l’argent qu’il va être amené à gérer. Et tout centime dépensé en dehors de l’intérêt général est un abus de bien social.

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