
La maladie nous semble être un mystère qui remet en cause la pérennité de notre existence. Chez l’homme, selon le dictionnaire, la maladie est une dégradation de l’état de santé se manifestant par un ensemble de signes et de symptômes perceptibles directement ou non, correspondant à des troubles généraux ou localisés, fonctionnels ou lésionnels, dus à des causes internes ou externes et comportant une évolution.
La vérité est que la maladie est le principal symptôme de notre précarité, elle est l’argument quasi absolu d’une lucidité sur la mort. Elle offre le spectacle de la déchéance, elle stimule les processus par lesquels la vie quitte notre corps.
Le pénible de la maladie survient lorsqu’elle frappe un être cher, un ami ou tout simplement quelqu’un dans notre entourage. Tout doucement ou brutalement, elle soustrait à notre présence celui qui il y a peu était là. Elle enferme dans un vase clos, elle isole, elle dresse un mur autour de lui comme si elle lançait un défi, au beau milieu d’une arène. Elle bâtit un Colisée pour se mesurer au gladiateur.
La maladie siège en l’homme comme un attribut de sa nature. Elle se fait d’une intimité telle que la combattre devient une lutte contre soi. Elle a pour vertu d’élever l’âme en lui distinguant le corps. Toutes les civilisations ont mobilisé les cieux et la terre pour lui trouver des remèdes et toutes ont conclu une nuance entre le soin et la guérison.
Rendre visite au malade est un acte de haute qualité, car auprès du malade on trouve la source de toute espérance et l’essence de la grandeur même. La maladie est donc une épreuve qui lorsqu’elle touche un homme convoque l’humanité tout entière. Chaque homme est le membre d’un corps, si ce membre est touché par la maladie c’est l’ensemble du corps qui ressent une montée de fièvre.
Dans cette lutte sans merci, se forge l’âme des héros, ceux-là mêmes qui nous donnent les plus belles leçons de la vie. Les munera de la Rome antique et la plèbe qui hurle la gloire des martyrs ne sont que jeux aux prix d’elle. Qui est cet adversaire désincarné qui inflige ses douleurs sans jamais paraître ?

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